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Les registres paroissiaux et l'état civil antillais

L'édit du roi de Juin 1776 (cf. GHC page 908-11) demandait, non seulement et comme déjà prescrit en 1763, d'établir un registre paroissial supplémentaire et de l'envoyer au Dépôt des Papiers Publics des Colonies (DPPC) à Versailles mais également de recopier et envoyer également les registres antérieurs subsistants. Il fallait aussi établir désormais une double minute des actes notariés (sauf les inventaires après décès).


 

C'est grâce à cet édit que nous disposons en France d'archives anciennes pour les Antilles (contrairement aux Antilles anglaises ou d'autres nationalités). Cependant l'édit n'a pas été appliqué partout avec la même rigueur : les registres anciens de Guadeloupe qui subsistaient en 1776 ont tous été recopiés (ainsi le plus ancien est celui de Capesterre en 1639); pas tous ceux de la Martinique dont plusieurs envoyés en France ne commencent qu'en 1763 (Il y a en Martinique, pour quelques paroisses, des registres plus anciens que ceux envoyés, dont le microfilm, fait en Martinique, n'a pas été encore envoyé ni au CAOM ni au CARAN); ceux de Saint-Domingue, partie du Nord, antérieurs à 1777 n'ont pas été recopiés (avec les troubles révolutionnaires on n'a donc conservé qu'une dizaine d'années de ces communes).

Il ne faut donc pas oublier, pour des actes antérieurs à 1777 (et parfois postérieurs, à certaines périodes de troubles) qu'il s'agit de copies, faites tardivement, par quelqu'un qui ne connaissait pas les familles, déchiffrait une écriture inconnue, sur des registres parfois en mauvais état, et que tout cela est source d'erreur possible, sans compter les lignes ou mots oubliés dans la transcription. De plus, le curé d'origine qui écrivait ce qu'on lui disait était souvent d'une région différente de Franc, avec une prononciation différente de celle de la personne concernée. Les noms de lieux et de personne pouvaient donc être écrits de façon ... fantaisiste.

Ce qui a été recopié ou, à partir de 1777, a fait l'objet d'un envoi systématique, concerne les libres, qu'ils soient blancs, noirs ou mulâtres; les registres d'esclaves, tenus à part, n'ont pas été envoyés à Versailles. Quelques-uns de ces registres, du XIXème siècle, ont été retrouvés et conservés en Guadeloupe et en Martinique.

Une particularité des Antilles pour les baptêmes, c'est qu'il peut s'écouler plusieurs jours, mois ou même années entre la naissance et le baptême; en outre la date de naissance peut être indiquée de façon très vague ou pas du tout. Il faut donc noter soigneusement, et différencier, les dates de naissance (quand elles sont données) et de baptême et indiquer les deux dates quand on transmet une généalogie.

Les registres envoyés en France ont tous fait l'objet de tables, devenus décennales à partir de la création de l'état civil : Tables alphabétiques des noms, des personnes baptisées (puis nées), des mariées et inhumées (puis décédées). On doit donc toujours commencer une recherche par la consultation des tables décennales et ne pas oublier de noter le numéro de référence indiqué, qui peut être le numéro de folio (recto ou verso) ou le numéro d'actes. Il arrive parfois que la numérotation des tables ne corresponde pas au registre microfilmé et il arrive souvent que des pages soient microfilmées en double (ou triple) : on croit être au verso de la page 12 alors qu'on se retrouve au verso de la page 11 ou même 10.

Ces tables ne suivent pas un ordre alphabétique rigoureux mais regroupent tous les patronymes commençant par chacune des lettres de l'alphabet, sans s'occuper des lettres suivantes du nom. Les noms à particule sont à rechercher à la lettre D et à la première lettre du nom patronymique et, s'il y a lieu, au nom de branche.

De 1831 à 1849 en Guadeloupe ou 1846 pour la Martinique, ou 1840 pour les Saintes - Marie-Galante et la Guyane, ont été établis des "blocs-fiches" consultables sur microfilm au CAOM mais double non fait pour le CARAN très pratique, qui recensent, par ordre alphabétique des patronymes et prénoms, tous les actes (naissances, mariages, décès, reconnaissances et affranchissements) de chaque île ou territoire (dans toutes les colonies), toutes communes confondues.

A partir de la création de l'Etat Civil, s'ajoutent aux naissances, mariages et décès les reconnaissances et les affranchissements (ce qui n'est pas le cas pour les registres paroissiaux, à fin religieuse et qui n'enregistraient donc que les sacrements de baptême, de mariage et l'inhumation). La Guadeloupe et la Guyane sont passées à l'état civil en 1794 (car restées françaises), Saint-Domingue dès Août 1793 pour certaines communes, tandis que la Martinique (passée sous domination anglaise et conservant l'organisation de l'Ancien Régime) a gardé les registres paroissiaux jusqu'à son retour à la France.